Au cœur du verdoyant vallon de la Natouze se dresse le château d’Ozenay. La bâtisse imposante, remarquable par ses toits de laves, est le fruit d’une longue évolution architecturale suivant les fonctions attribuées au domaine durant six siècles. Préservé durant la révolution, cet ensemble témoigne d’une histoire déroulée du moyen-âge à nos jours.
Les différentes familles qui se sont succédées, militaires et hauts fonctionnaires d’état, se sont appliquées au fil des ans à donner à cette bâtisse un caractère seigneurial digne d’un marquisat, comme on le voit sur les blasons de la famille d’Ozenay, inscrits en fronton de la façade.
Construite au XII°, la tour ronde, caractéristique par ses éléments de défense, avait probablement pour mission de surveiller le gué sur le chemin reliant Tournus à Cluny. La famille Chacipol , chargée de lever l’impôt attaché au dit gué, remania la partie sud du bâtiment .La tour ronde fut alors reliée au corps de logis par un mur rempart qu’ on suppose doublé à l’intérieur d’une galerie de bois faisant office de chemin de ronde
A noter sur la façade sud, la présence de boules apotropaïques, sensées détourner le danger et conjurer le sort, motif rarissime dans la région.
Vers 1540, le château échut par mariage à Jean Chanay, Capitaine à Tournus. Celui-ci construisit une tour desservie par un escalier à vis de type renaissance, en même temps qu’il suréleva le corps de logis.
En 1603, le château fut acquis par Claude Barthelot d’Ozenay, officier du Roi à Mâcon. Ce dernier relia la tour ronde au corps de logis en noyant la tour d’escalier dans les nouvelles murailles, donnant à l’aile sud son aspect actuel, et ajouta enfin les deux tours carrées accolées aux angles nord-est et sud-est. Il est aussi à l’origine des aménagements intérieurs.
Les grands travaux ultérieurs débouchèrent sur la construction de l’aile nord, ce qui doubla la capacité du logis. . Les croisées des façades ont été, sous la Convention, presque toutes vidées de leurs meneaux afin de diminuer le nombre fiscal de baies.
L’étage noble s’ouvre, à gauche de l’escalier central, sur une grande salle Louis XIII, donnant sur la cour d’honneur. Elle est prolongée par une chambre, datée du XVII°, aux boiseries sculptées et peintes, représentant les fables de La Fontaine. Sur la droite, se suivent deux grandes chambres dotées, comme les autres pièces de grandes cheminées aux souches imposantes, toutes différentes, surmontées de mitres ornementées.